A l'issue des commémorations célébrant les 90 ans de l'armistice de Rethondes, les galons de caporal-chef ont été remis à Yves Convert et la médaille d'honneur régionale et communale décernée à Bernard Thuaire, une décoration bien méritée.
" Pour conclure ces cérémonies je voudrais encore vous adresser quelques mots. Avant nous, depuis bientôt 5 générations, les femmes et les hommes de notre commune se sont retrouvés ici pour honorer la mémoire de ceux tombés sur les champs de bataille, au nom de la France.
Nous ne pouvons qu’être émus en évoquant le souvenir de ces soldats que nous n’avons même pas connus, mais qui sont morts pour nous. Dans les tranchées sordides, au milieu de la boue, du grouillement des rats, des explosions, dans l’odeur du sang, de la pourriture et de la poudre, dans le vacarme assourdissant des obus de 75, des ordres des officiers et des râles de leurs compagnons d’infortune, ce qui les faisaient tenir c’était ce sentiment de se battre pour quelque chose qui les dépassait, pour les leurs et pour ce coin de terre qui nous est si cher aujourd’hui. Notre monde d’aujourd’hui nous le devons à leur engagement d’alors.
Heureusement, heureusement, dans l’histoire des hommes, les guerres restent des moments exceptionnels. Désormais, nous avons la chance de vivre dans un pays en paix. C’est pour cette raison que je voudrais que cette commémoration nous permette de célébrer au moins trois choses. La paix tout d’abord.
La paix qui se construit tout les jours et pour laquelle la vigilance et le soin de chaque citoyen est indispensable. C’est pour cette raison, avant toute chose, que la mémoire est un devoir tant individuel que collectif.
La mémoire donc ensuite. Nous devons nous rappeler qu’il faut parfois peu de chose pour glisser vers l’horreur. Nous devons aussi nous souvenir de l’engagement des ce 42 hommes dont Charlène et Brian nous ont rappelé les noms et qui se sont sacrifiés dans l’espoir qu’un monde meilleur se bâtirait sur les ruines du leur.
L’engagement enfin, et le dévouement, qualités essentielles mais aux conséquences parfois fatales en temps de guerre mais qualités indispensables, y compris en temps de paix, à tous les hommes de bonne volonté pour construire un monde meilleur.
Nous vivons malheureusement une époque d’amnésie. Nous oublions peu à peu le projet des hommes qui reconstruisirent la France après la seconde guerre mondiale. Nous raisonnons de plus en plus en consommateurs. Or si l’économie a besoin de consommateurs, la société a besoin de bien plus que cela. Elle a besoin pour vivre de citoyens engagés, pas nécessairement avec de grands engagements d’ailleurs mais avec de petits engagements de tous les jours. Pour maintenir sa cohésion et être capable de donner un avenir à ses enfants, elle doit pouvoir compter sur des citoyens actifs, des bénévoles capables d’un vrai désintéressement.
Je voudrais que vous partagiez avec moi ce souhait : faire de cette commémoration un instant pour nous incliner à la mémoire des morts des guerres passées mais aussi un instant pour rendre hommage à ceux qui, aujourd’hui, consacrent aux autres et à notre communauté, un peu de leur énergie et de leur temps, un peu de leur vie donc.
Parmi ces femmes et ces hommes il en est que je tiens tout particulièrement à honorer aujourd’hui.
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Bernard quand tu m’as confirmé ne pas vouloir rester au Conseil municipal, tu le sais, j’ai été un peu déçu, même si je comprenais ton souhait de passer à autre chose après 25 ans de mandats. Tu fais partie de ces personnes rares qui sont toujours disponibles pour les autres et qu’on sait pouvoir solliciter dès qu’il s’agit du bien public. Je n’ai pas besoin de faire ton éloge car tes qualités elles sont connues de tous. Je sais aussi que ta modestie et ta discrétion ne te font sans doute guère apprécier ce moment, je vais donc être court. Aujourd’hui nous voulons te remercier pour tout ce que tu as déjà fait, et pour tout ce que tu feras encore, pour notre collectivité. Nous voulons te remercier tout à la fois pour ton travail au sein du conseil municipal, où tu as été élu la première fois le 11 mars 1983, pour ton engagement constant au sein du corps des sapeurs-pompiers et pour toutes ces petites choses de l’intérêt commun où chacun sait pouvoir compter sur toi.
Voilà pourquoi, aujourd’hui, je suis particulièrement heureux de te remettre au nom du Préfet du Puy-de-Dôme, Préfet de la Région Auvergne, au nom du Conseil municipal et, surtout, au nom de tous les habitants de notre commune la médaille d’honneur régionale et communale."